Sous la forme d’essais, de résumés de lecture, de travaux de recherche, on trouvera dans cette section un ensemble de réflexions critiques sur des œuvres ou des expérimentation sonores ou audio-visuelles, sur les écrits fondamentaux de plusieurs créateurs, connus et moins connus, sur les théories du son ou de l’écoute les plus fécondes pour le créateur.
Célèbre texte du compositeur Edgard Varèse, qui en appelle à la création de partitions sonores pour le cinéma, à la production de combinaisons sonores entièrement nouvelles capables d’entrer dans des rapports transversaux avec l’image.
S’inspirant des travaux de Gérard Genette et de Daniel Stern, Loig Le Bihan interroge le procès et les conditions d’une écoute esthésique, une écoute concentrée sur l’aspectualité, qui transforme les aspects sonores perçus en affect de vitalité.
Analyse du film Matéria de composição (Pedro Aspahan, 2013), qui s’attache au processus créatif de trois compositeurs — Guilherme Antônio Ferreira, Teodomiro Goulart, Oiliam Lanna.
This text examines the embodied performance of traditional and contemporary versions of the one-man band such as Dan Wilcox’s robotcowboy, Marcel.Li Antúnez’ Afasia and Live Cinema performer Rafaël as a way of exploring the role spectacle plays in creating and maintaining performer/audience relationships in live multimedia performances.
L’auteure rend compte des moyens audio-visuels par lesquels une installation in situ donne à un espace chargé d’un lourd passé le rythme vivant d’une peau sensible aux moindres variations atmosphériques.
Partant de l’essai philosophique de Peter Szendy sur le ver d’oreille, l’auteur étudie les fonctions mémorielles de la mélodie As Time Goes By dans Casablanca, de Micheal Curtiz.
L’auteure de ce compte rendu parcourt l’exposition virtuelle Hearing Vision Sonore, consacrée aux partitions-graphiques de plusieurs musiciens québécois et canadiens, et pas à pas récolte les fonctions poïétiques de ces cartes destinées à l’improvisation sonore.
Compte-rendu de l’ouvrage Connaît-on la chanson ? sur les usages de la chanson dans les cinémas européen et sud-américain.
Partant du film Le Diable probablement, de Robert Bresson, le critique Serge Daney fabrique les concepts de voix out et voix through après avoir redéfini la voix off et la voix in.
Les différents rapports entre le cinéma et la musique, Jean-Louis Comolli les problématise comme autant de confrontations avec le corps. Qu’il s’agisse du rôle du jazz au cinéma, d’évaluer les types d’arrimage de la musique à des images ou de la captation de la performance musicale, il s’agit chaque fois de déterminer à quel modèle du corps le cinéaste s’en remet.
Dans Mille plateaux, Gilles Deleuze et Félix Guattari inventent deux concepts fort utiles pour repenser le son et la musique au cinéma et dans les arts médiatiques : le personnage rythmique et le paysage mélodique. À eux deux ces concepts permettent de donner une réalité à la musicalité de l’audio-visuel.
Dans son article intitulé Écoute, Roland Barthes dégage trois types d’écoute : l’écoute des indices, l’écoute des signes, l’écoute de la signifiance. À chaque type d’écoute il attribue une visée : le recoupement de ces visées permet de penser les tensions au cœur de l’expérience auditive du spectateur ou du créateur.
Selon Jean-Luc Nancy, la pluralité des arts décompose l’unité vivante de la perception ou de l’action. Par conséquent, on peut dire que certaines œuvres audio-visuelles arrachent l’écoute et la vue à l’intégration du vécu et les forcent à explorer mutuellement leurs capacités de discrimination.
Dans son célèbre Traité des objets musicaux, Pierre Schaeffer dégage quatre attitudes d’écoute : écouter, ouïr, entendre, comprendre. Partant de cette distinction, il montre comment ces quatre écoutes sont spécifiques, mais indissociables, complémentaires et superposées.
Après avoir tracé la frontière qui permet au visuel de toucher le sonore, Jean-Luc Nancy distingue des auditions différentes et pourtant inséparables : entendre et écouter. Si entendre consiste à tendre vers un sens donné au-delà du son, écouter, c’est chercher un sens possible dans le son lui-même.
Synthèse des travaux de Kristine Jørgensen sur le son dans les jeux vidéo : fonctions de convivialité et d’interactivité du son ; sa valeur informative et communicative ; les types de signaux sonores (icônes auditives et carillons) ; la mise en œuvre active ou proactive du son, etc.
L’homme de radio Yann Paranthoën pose les fondations d’une radiophonie de création, en trace les plans d’expression et en délimite le territoire artistique.
Véronique Campan « se propose de discerner la manière dont sons et images se nouent pour former ensemble des formes éphémères ». Elle étudie l’écoute filmique dans une perspective phénoménologique (objet intentionnel, trace, immanence, modulation, écho).
L’ouvrage de Francesco Spampinato est consacré au processus de métaphorisation, d’une importance fondamentale pour la création, l’interprétation et l’écoute des créations sonores et musicales, et au rôle essentiel du corps dans ce processus.
Cinq entretiens de Michael Ondaatje, auteur de The English Patient, avec le célèbre monteur américain Walter Murch (Apocalypse Now, American Graffiti, The Godfather, The Conversation).
Dans ce livre, le concepteur sonore Daniel Deshays questionne les différents gestes et moments de la création du son au théâtre. En décrivant ses « outils de conception », ce praticien expose une façon singulière de percevoir, d’enregistrer et d’organiser la matière sonore.
Dans cet article, le théoricien et créateur Bastien Gallet définit, tout en les opposant, les notions d’étendue sonore (produit de l’installation sonore) et d’image sonore (produit de l’électroacoustique).
Dans ce texte de 1929, Henry Cowell déconstruit la relation binaire qui oppose musique et bruit, soutenant que celui-ci est toujours déjà contenu dans celle-là.
L’ouvrage de Jean-Yves Bosseur retrace les grandes lignes de l’évolution de la notation musicale, de ses origines jusqu’aux partitions-graphiques de la musique contemporaine. Ce parcours historique révèle une pensée compositionnelle en constante mutation.
Synthèse des travaux de Serge Cardinal sur le son au cinéma : le phénomène divisé du son et de la source fait osciller l’écoute entre l’expérience plastique et la construction mentale ; de cette tension naît un espace sonore complexe qui rend tangible la capacité du cinéma à renouveler notre perception et notre connaissance du monde.
Pour Michel Chion, le cinéma suscite une attitude perceptive spécifique : une « audio-vision ». Les sons influent sur notre perception des images en produisant « une série d’effets, de sensations et de significations » : valeur ajoutée, synchrèse, vitesse temporelle, trans-sensorialité, etc.
Dans ce manifeste, le concepteur sonore Randy Thom (Rumble Fish, Forrest Gump, The Incredibles, Wild at Heart) s’interroge sur « l’état du son filmique considéré comme un art ». Il dresse un bilan des pratiques du son à Hollywood et propose de nouvelles méthodes propres à faire intervenir les considérations sur le son à toutes les étapes de la création d’un film.
Synthèse des travaux de Rick Altman sur le son au cinéma : pour ce chercheur, l’étude du son nous force à redéfinir notre conception du cinéma, notre conception de l’histoire, notre conception des technologies représentationnelles et notre conception de la réalité.
Stephen McAdams analyse « les processus cognitifs auditifs impliqués dans la vie quotidienne ». La construction d’une « représentation cohérente du monde sonore » implique un processus d’acquisition de données (la perception) et des processus de développement des connaissances (reconnaissance, classement, interprétation, etc.).
Pour Laurent Jullier, les processus cognitifs d’écoute et de compréhension du son au cinéma se déclinent suivant trois opérations : identification de la source (écoute causale) ; localisation de la source dans l’espace représenté ; intégration de l’amalgame son/source dans la structure du récit (« processus imaginaire »).
Dans cet article fondateur de l’approche cognitive du son au cinéma, Edward Branigan reprend les « problématiques propres à l’épistémologie du son » : différences phénoménales entre le son et l’image, habitudes perceptives du spectateur, processus cognitifs assurant le traitement des données et la construction de la narration.
L’ouvrage de Jean-Claude Mari fait revivre de nombreuses théories et expérimentations filmiques, dont celle de Michel Fano pour le film L’Homme qui ment, d’Alain Robbe-Grillet.
Synthèse des travaux de Peter Szendy sur l’histoire de nos oreilles et sur l’esthétique de l’espionnage : de l’écoute structurelle chez Adorno à la surécoute plastique du D.J. en passant par l’écoute plastique chez Kafka.
Partant des archives écrites, visuelles et sonores conservées par notre laboratoire, l’historien Pierre Lavoie raconte en détails la courte et tumultueuse existence du Sonographe : ses orientations, ses objectifs, sa valorisation de la parole individuelle et collective, sa vision communautaire et collaborative de la création sonore et musicale, son enthousiasme pour les nouveaux supports démocratiques d’enregistrement et de diffusion du son.
À travers l’analyse des différents rôles tenus par l’espace sonore dans les films THX 1138, The Godfather, The English Patient, Cold Mountain, etc., cette étude cherche à dresser le portrait artistique du concepteur sonore Walter Murch.
Convoquant les œuvres de Eastwood, Wenders, Cocteau, Campion et Tarkovski, cette étude cherche à mettre en lumière la nature des liens qui unissent l’art poétique au cinéma, tout en concevant la voix, les bruitages, les ambiances et la musique comme de véritables outils d’écriture capables de porter le texte poétique au-delà des mots.
Analyse de la bande sonore et musicale du film d’animation A Phantasy, réalisée par Maurice Blackburn, qui permet de saisir très concrètement l’idée de bande sonore totale défendue par le compositeur.
Ce mémoire expose les raisons historiques et pratiques expliquant la prédominance de trames musicales composées de musiques populaires dans les films contemporains, et s’intéresse plus particulièrement à la pratique de la reprise, du pastiche de certains genres musicaux (country, blues, etc.). En parallèle, ce mémoire trace le portrait d’une figure singulière, celle de l’historien-bricoleur-compositeur.
Un portrait artistique de Maurice Blackburn : sa formation musicale, sa pratique de compositeur, sa collaboration avec McLaren, son rêve d’une bande sonore totale. Un portrait critique de l’Atelier de conception et de réalisations sonores de l’ONF : l’inspiration de Schaeffer, l’ambition de Blackburn, la réticence des cinéastes.
Partant de la structure sonore des œuvres vidéoludiques et des différentes fonctions remplies par les sons dans l’expérience de jouabilité, ce mémoire débouche sur une analyse serrée des différentes stratégies sonores employées dans le jeu vidéo d’épouvante pour susciter l’horreur, la peur et la terreur chez le joueur.
Mise en contexte et résumé critique du manifeste du futuriste italien Luigi Russolo, qui en 1913 y exposait les fondements de son « art des bruits ».
Compte-rendu des écrits d’Edgar Varèse, regroupés autour des thèmes de la conception d’une nouvelle musique, de la recherche d’un nouvel instrument et de sa vision de la composition.
Ce mémoire explore l’idée de musicalité filmique, de l’avant-garde cinématographique française au cinéma moderne (Eisenstein, Dulac, Godard). Les notions de temps et de rythme sont ici des opérateurs conceptuels permettant à la musique et au cinéma de communiquer.
À partir de films modernes (L’Homme qui ment, L’Argent, Prénom : Carmen, Eraserhead) et de conceptions théoriques diverses (Boulez, Schaeffer, Fano, Deleuze), ce mémoire étudie la constitution d’un nouveau paradigme matériel et esthétique, le continuum sonore, qui modifie la perception et l’organisation des sons au cinéma et en musique.